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L’effet Barnum est une tendance à accepter des descriptions vagues et générales comme s’appliquant de façon spécifique à soi-même. Ce biais subjectif, étudié notamment par le psychologue B. G. Forer, peut par exemple avoir une influence sur l’interprétation d’une consultation de voyance ou lors de la lecture d’un horoscope.
L’expression « effet Barnum » fut tout d’abord employée par le psychologue Paul Meehl en référence à l’homme de cirque P.T. Barnum, réputé maître en manipulation psychologique. En 1948, le psychologue B.G. Forer mit en place un dispositif expérimental pour étudier cet effet, également appelé depuis « effet Forer ». Ce chercheur donnait des profils de personnalité à des étudiants en leur demandant d’évaluer chaque proposition du profil selon une échelle allant de 0 à 5. Plus une proposition leur correspondait et meilleure devait être la note. Les étudiants donnèrent en moyenne une note de 4,26. Ils s’étaient donc fortement reconnus dans les propositions. Pourtant, tous les étudiants évaluaient les mêmes propositions : le profil était identique pour chaque participant.
D’autres expériences du même type ont été effectuées par Dickson et Kelly. Ces travaux montrent que les sujets pensent que les propositions leur correspondent d’autant plus si le profil de personnalité commence par « Pour toi... ». De même, les propositions favorables sont mieux notées que les propositions défavorables. Ces dernières peuvent cependant être mieux notées lorsqu’elles sont émises par une personne faisant autorité. D’autres expériences ont été effectuées pour voir si les sujets étaient capables de distinguer les propositions générales des énoncés plus spécifiques. Les sujets n’avaient alors pas de difficulté à distinguer ces deux types d’énoncés, ce qu’ils ne font pourtant pas dans les conditions d’expériences comme celles effectuées par Forer.
Forer expliquait ces résultats en termes de crédulité humaine, de vanité et de tendance à donner du sens. Ainsi, les personnes se sentent plus facilement concernées par des propositions si elles ont le désir que ces propositions soient vraies, et cela même si elles leur correspondent de façon imprécise. Les sujets trouvent ainsi un moyen de confirmer leurs espoirs et leurs attentes.
On suppose que l’effet Barnum rentre en jeu dans certaines situations spécifiques. Par exemple, le fait de se reconnaître dans les tests de personnalité que l’on retrouve dans de nombreux magazines estivaux. Cela peut également être le cas avec un horoscope ou un thème astral.
Mais c’est certainement lors d’une consultation de voyance que l’effet Barnum a potentiellement la plus forte influence. En effet, les informations données par le voyant sont directement adressées à la personne. D’après les résultats de Forer, une personne aura donc tendance à se reconnaître dans ce que dit le voyant, même si les informations données sont vagues et générales, et cela d’autant plus si ces descriptions correspondent aux attentes de la personne qui vient consulter. Cela ne permet bien évidemment pas de déterminer si la voyance est réductible à un effet de cet ordre, mais la connaissance de ce type de biais subjectif conduit à être plus prudent concernant l’interprétation de ce type d’interaction.