Ganzfeld VR
Le Ganzfeld est l’expérience la plus classique utilisée pour étudier la télépathie. Elle a été inventé par le psychologue Charles Honorton à l’université de Princeton. Lors d’un Ganzfeld, le sujet – dit « percipient » – est confortablement installé dans un fauteuil tandis qu’il écoute un bruit blanc et qu’un masque ou des demi-balles de ping-pong placés sur ses yeux lui donnent à voir un champ visuel uniforme, habituellement de couleur rouge. Il se trouve ainsi plongé dans un champ sensoriel neutre qui conduit, au bout de quelques minutes, à un état non ordinaire de conscience favorisant l’émergence d’hallucinations hypnagogiques. Le sujet est alors invité à décrire spontanément ce qui lui vient à l’esprit (images, pensées, ressentis, etc.) dans cet état tandis qu’un sujet « émetteur » – appelé « agent » – situé dans une autre pièce, regarde une vidéo qu’il tente de lui transmettre par télépathie. Un « juge » doit ensuite choisir parmi quatre vidéos celle qui correspond le mieux à la description du sujet.
Les recherches sur le Ganzfeld ont donné lieu à de nombreuses publications, notamment dans les meilleures revues de psychologie, menant à des débats sur le plan méthodologique et statistique. Plusieurs méta-analyses ont ainsi été publiées et ont conduit à des résultats statistiquement significatifs. Le taux de succès est habituellement aux alentours de 32 % ce qui va au-delà du taux théorique de succès de 25 %, ce qui signifie concrètement que les juges trouvent environ la vidéo transmise par l’agent une fois sur trois alors qu’ils ne devraient la trouver qu’une fois sur quatre.
Notre objectif a été de développer un Ganzfeld dans lequel les cibles ne seraient pas des vidéos mais des jeux vidéos dans un casque de réalité virtuels, d’où le terme de Ganzfeld VR (Virtual Reality Ganzfeld). L’objectif est ainsi d’utiliser des cibles dont l’impact psychologique et émotionnel est plus intense, dans le but de déterminer s’il est possible de la sorte d’obtenir des effets plus importants lors de ce type de recherche. Cette recherche, initiée en 2021 par Thomas Rabeyron et Alexandre Batissou, a été financée par une bourse du fond Perrott Warrick de l’université de Cambridge. Elle a donné lieu à une communication lors du congrès Annuel 2021 de la Society for Scientific Exploration. Les résultats sont en cours d’analyse et seront publiés courant 2024.